
Les enjeux écologiques sont aujourd’hui omniprésents. Dans ce contexte de préoccupation légitime, des procédés constructifs ont vu leur développement s’accélérer ces dernières années. L’ossature bois est la tendance qui fait parler d’elle et en regardant de plus près, c’est tout à fait légitime, elle ne manque pas d’atouts. Au-delà des effets de mode, nous vous […]
Les enjeux écologiques sont aujourd’hui omniprésents. Dans ce contexte de préoccupation légitime, des procédés constructifs ont vu leur développement s’accélérer ces dernières années. L’ossature bois est la tendance qui fait parler d’elle et en regardant de plus près, c’est tout à fait légitime, elle ne manque pas d’atouts. Au-delà des effets de mode, nous vous apportons dans cet article une analyse objective des atouts et des contraintes de l’ossature bois.
L’ossature bois est un système constructif dans lequel les murs porteurs sont constitués de montants en bois, généralement espacés de 40 à 60 cm, entre lesquels on intègre des isolants. La finition extérieure peut être constituée d’un bardage ou enduite. L’ossature bois repose donc souvent sur des éléments préfabriqués en atelier (panneaux ou modules tridimensionnels), permettant un montage rapide sur site. Elle représente aujourd’hui plus de 10% des logements individuels neufs en France, elle est historiquement plus présente dans des pays comme la Suède, l’Allemagne ou le Canada.
L’ossature bois présente un rapport performance/poids absolument exceptionnel. Le bois est à la fois léger et résistant, ce qui permet de réaliser des fondations moins profondes et donc moins coûteuses. Le transport est également plus simple avec un chantier plus propre et plus rapide. Le principe de l’ossature bois permet l’intégration facilitée des isolants directement entre les montants. Les murs atteignent ainsi de très bonnes performances thermiques (jusqu’à R > 6 m².K/W), évitant les pots thermiques. On peut ainsi viser les standards RE2020, BBC ou passifs avec un surcoût limité.
Le bois est un matériaux naturel, mais cela ne fait pas de son usage quelque chose d’obligatoirement vert. Le bois stocke du carbone à hauteur d’environ 1 m³ = 1 tonne de CO₂ piégée. S’il est issu de forêts gérées durablement (certifiées PEFC ou FSC), son impact environnemental est donc faible. La préfabrication doit ensuite reposer sur une gestion plus rationnelle des ressources et des déchets. D’un point de vue architectural, l’ossature bois permet une grande créativité architecturale. On peut l’habiller de bardage, d’enduit, de briques ou de panneaux composites, les possibilités sont immenses.
Une rapidité d’exécution est également considérable, on estime le temps de chantier est diminué de 30 à 50 % par rapport à une construction traditionnelle. Cela limite les aléas météorologiques et les coûts indirects associés à des chantiers prolongés.
Comme toujours l’ossature bois n’est pas une solution absolue et doit faire l’objet d’une approche critique pour être objective ! Le bois est sensible à l’humidité et aux champignons, l’étanchéité à l’eau et à l’air doit donc être parfaitement maîtrisée (pare-pluie, pare-vapeur, ventilation). Le chantier doit être protégé pendant les phases critiques, particulièrement en cas de pluie ou neige.
Côté isolation, on constate une inertie thermique plus faible qu’avec d’autres matériaux, le bois n’accumule donc pas la chaleur. Cela peut poser problème en été si la conception bioclimatique n’est pas rigoureuse (orientation, brise-soleil, ventilation nocturne).
Malgré les économies sur le chantier, le coût des matériaux bois et de la main-d’œuvre qualifiée peut être plus élevé. Toutefois, cet écart tend à diminuer avec le développement de ce procédé en France. En France, la part du bois local reste faible : beaucoup de bois vient d’Europe du Nord, ce qui rend l’aspect écologique moins évident. Attention également, le manque de formation de certains artisans peut conduire à des malfaçons (mauvaise gestion des ponts thermiques, étanchéité déficiente, etc.).
L’ossature bois est particulièrement pertinente dans les cas suivants :
Mais elle demande une coordination exigeante entre architecte, ingénieur bois et entreprises pour en exploiter tous les avantages.
Pour un projet réussi, il faut communiquer. C'est ici que ça commence !